lundi 16 novembre 2009

Saison 3 –Episode 20


Quel afro jojo ce Cacophonor
Bonjour agent leCurLing. Votre mission vous mènera au pays des sorciers vaudou pour collecter le maximum d’indices afin d’empêcher l’infâme Cacophonor de prendre possession de ce groove des lions à dompter et d’imposer son cacophuneste projet d’endaubtrinement de la planète.
Africa… africa…toto ? mais non Lady Béneloppe ! Africa …ah oui ! Rose Laurens ??? meuh non, crinvindiou de crinvindiou, enfin Lady Bénéloppe soyez sérieuse, ah vas y, Price-Fisher, dis lui toi, moi j’peu plus, j’abandonne, c’est pas compliqué quand même africa = afrobeat.
‘Ah ? bin voui j’mexcuse, afrobeat comme afrovision, soul makossa !’ ‘Hé bien voilà Lady Bénéloppe, il y a encore peu, le bateau prenait l’eau de toute part et depuis, nous avons fait un grand pas en avant, bravo oui, bravo’.

La convocation qu’avait reçue l’agent leCurLing ne laissait aucun doute sur la gravité des événements, le colonel Shure était formel, une réunion de crise devait avoir lieu à la THORENS, une réunion de la plus haute importance. Alors que l’agent leCurLing montrait patte blanche devant l’aspirant de garde, des éclats de voix surgirent du bureau du colonel Shure : ‘bon sang de bon sang, si on ne fait rien, je n’donne pas cher du continent africain’. D’une main peu sûre, l’aspirant de garde frappa à la porte ‘oui KESSEKESSÉ, hurla le colonel Shure’ ‘euh… mon… euh… colonel… l’agent leCurLing est arrivé’ ‘Hé bien faites le entrer, bonsoir de bonsoir’. L’agent leCurLing entra dans le bureau du colonel Shure, une immense carte de l’Afrique trônait sur son bureau ‘Hé bien cher colonel, que se passe t’il ici ? Sauf vot’ respect,’ ‘ce qui se passe, cher agent leCurLing, c’est que c’est le bordel, la guerre entre le peuple des Groovembar et le peuple des Sondecrécel vient d’éclater. Il semblerait que les Sondecrecel, aidés par une puissante organisation, ont envahi le territoire des Groovembar, qui ont dû fuir leur territoire, laissant sur place leur sens du groove et leur son original, pillés par les troupes de Barbe Livien, le chef des Sondecrecel.’ ‘Mais dites-moi cher colonel Shure’ dit l’agent leCurLing ‘avez-vous des soupçons sur l’organisation qui a aidé les Sondecrecel à former une armée pour attaquer les Groovembar ?’ ‘Oui bien sûr cher agent leCurLing, seul l’infâme Cacophonor pouvait aider les Sondecrecel du vil Barbe Livien à attaquer les Groovembar’.
Le colonel Shure expliqua à notre vaillant agent la future mission en le briefant sur l’afrobeat, ce mélange de funk, de jazz et de musique traditionnelle africaine parmi lesquels le Yoruba créé par Fela Anikulapo Kuti en 1968 au Lagos et popularisé depuis le Nigeria. Intimement lié au contexte politique dans lequel il est créé, il s’agit avant tout d’un chant de protestation contre la mainmise de politiciens corrompus, et la volonté d’un changement social. Le Colonel Shure était tout excité à l’idée de retourner en Afrique, un continent qu’il connaissait bien pour y avoir exercé des années durant dans les corps Nationaux Obligatoire des Armées Humaines père et fils, la célèbre NOAH, qui de Sedan à Chicago en passant par Rolland Garros avait porté haut l’étendard d’une coolitude afro.

Arrivé sur le continent africain, le colonel Shure huma à plein poumon l’air de l’Afrique ‘Respirez-moi ça, leCurLing, respirez-moi ça, ha ! mon Afrique, pays de ma jeunesse, bon suivez-moi leCurLing, nous allons voir Pape Donf, l’éminent président de l’Organisation Musicale, la célèbre O.M. dont le dicton est ‘Droit au fut.’ Il va nous renseigner’ (NDA : à l’heure où nous écrivons ces lignes, Pape Donf est le président de l’OM, mais comme on connaît l’instabilité de l’OM, Pape Donf pourrait ne plus en être le président, ce qui, vous en conviendrez, serait ‘anigo’ comme erreur). Pape Donf reçut nos amis avec une grande joie, les retrouvailles entre le Colonel Shure et son vieil ami furent chaleureuses, mais l’allégresse laissa vite la place à la tristesse des événements récents. Pape Donf sortit un dossier volumineux qui comportait des renseignements sur l’Afrobeat et son créateur Fela Anikulapo Kuti chanteur, saxophoniste et chef d’orchestre né en 1938 à Abeokuta et mort en 1997. C’est au début des années 70, juste après la guerre du Biafra, que le Nigéria connaîtra un véritable boom pétrolier qui le propulse au premier rang des pays producteur de l’OPEP, les juntes militaires se succèdent et la corruption s’organise tandis que se multiplient les ghettos. C’est dans cette atmosphère de corruption et de pauvreté qu’émerge Fela Kuti. Il se sert de sa musique pour dépeindre un sombre tableau des mœurs de son pays. Musicien génial et inspiré, Fela allie le jazz et la soul aux rythmes locaux, sa popularité dépasse très vite les frontières de son pays, ainsi le petit peuple a trouvé son héros, mais le revers de la médaille est que le pouvoir militaire n’apprécie pas les textes satiriques des chansons de Fela, qui sera jeté plusieurs fois en prison, en 1978 une opération commando saccage sa résidence entraînant le décès de la mère de Fela. Le groupe qui accompagne Fela se nomme Africa 70 orchestre, aux orchestrations enflammées par de grandes envolées de saxophone et de puissantes percussions comme celles de Tony Allen, le cofondateur de l’Afrobeat, l’ami de Fela qui effectue dans les années 60 avec son compère une tournée aux Etats-Unis où il font leur apprentissage de la politique. De cette prise de conscience naîtra l’afrobeat, mais le discours de Fela devenant de plus en plus radical, Tony Allen préfère prendre du recul et partir vers des champs musicaux plus expérimentaux.

Forts de ces renseignements, le Colonel Shure et l’agent leCurLing partirent au volant de leur jeep sur les pistes cabossées. Secoués comme jamais, nos deux héros rejoignirent les charmantes assistantes de Pape Donf, les délicieusement ‘femmes à OM’ qui devaient les aider dans leur mission : faire cesser le conflit entre les Groovembar et les Sondecrecel du Méchant Barbe Livien.L’idée de l’agent leCurling était simple : les croyances vaudou étant fortes, il fallait envoyer un sorcier pour parler au Sondecrecel et leur faire peur. Les deux charmantes ‘femmes à OM’ devaient introduire nos héros auprès d’un sorcier réputé et pour se faire, elles renseignèrent nos héros sur Manu Dibango né dans un milieu protestant le 12 décembre 1933 à Douala au Cameroun. C’est à Reims où il prépare le bac que Manu Dibango s’initie au saxophone, il commence à se produire dans les clubs en 1956. A Charleroi, son jazz s’africanise au contact du milieu congolais, engagé par Joseph Kabasalé, il part à Léopoldville où Manu Dibango lance le twist. De retour en France, il accompagne Dick Rivers puis Nino Ferre et en 1969, il enregistre des compositions personnelles, en 1972 la face b d’un 45 tours fait la conquête des Etats-Unis, c’est soul makossa.

Une fois imprégné de ces indices, le Colonel Shure et l’agent leCurLing accompagnèrent le Sorcier vaudou dans le campement des Songe-creux. Là, dans un grand nuage de fumée, le sorcier apparu aux Songe-creux et leur dit ‘Quand viendra l’homme qui joue la bonne musique avec sa bouche, vous devrez laisser les Groovembar tranquilles.’ Et jetant au sol un fumigène, le sorcier poussa l’agent leCurLing devant les Sondecrecel. Sans se démonter, notre vaillant agent appuya discrètement sur le bouton de lecture de son baladeur MP3 et commença à mimer la musique avec sa bouche. Apeurés d’entendre de si bon son sortant d’une supercompil, les Sondecrecel s’enfuirent en hurlant avec à leur tête le barbe Livien qui hurlait ‘je te survivrai’, la mission de nos héros était enfin accomplie.
Le colonel Shure avait su faire une si belle réclame de ce continent et de ses habitantes que ce fut avec grand plaisir que l’agent leCurLing allait passer la soirée avec les ‘femmes à OM’. La nuit était chaude et lourde et l’alcool coulait à flot, le corps de la charmante femme à OM se cambra devant l’agent leCurLing offrant à notre héros l’arrondi parfait d’un fessier magistral, la main de la ‘femme à OM’ caressa sa croupe avant de rentrer dans une transe bestiale et de demander d’une voix… grave ‘hé agent leCurLing, vous allez bien’ ‘oui… euh oui…colonel je me demande si je ne me suis pas fait marabouter.’ ‘Oh sûrement une demande de Lady Béneloppe pour un retour d’affection, mais je vous le dis, cher leCurLing, c’est que des conneries !’.

une compil total afro groove avec fela bien sûr osibisa, marius cultier lafayette afro groove etc... etc... un seul mot black is beautiful !!!

dimanche 1 novembre 2009

Saison 3 – Episode 19

Marche dans le kraut, ça porte-bonheur
Bonjour agent leCurLing, votre mission vous mènera dans la germano géosphère pour collecter le maximum d’indices afin d’empêcher l’infâme Cacophonor de prendre possession de cette Kosmische Musik et d’imposer son cacophuneste projet d’endaubtrinement de la planète.
We are the robot tut tut tutut, we are the robot tut tut tutut, Price-Fisher chantonnait à tue-tête ce petit refrain depuis quelques temps et le côté roboratif de ce petit air commençait un peu à taper sur les nerfs des habitants d’Electroland et si jamais le brave Price-Fisher ne cessait pas de suite de fredonner sa rengaine, Lady Béneloppe et les nainblonds lui promettaient une mise en bière mousseuse.

Une fois de plus, le perfide cacophonor s’était attaqué à nos amis germains, et c'est désespérés que les hommes de la Société du Tempo Raisonnable d’Union DEmocratique Libéral, la célèbre S.T.R.U.DE.L., avaient contacté le directeur Ortofon. La réunion de crise se tenait dans l’immense salle de réunion de la B.S.T. Sûr que nos amis de la S.T.R.U.DE.L n’en menaient pas large car l’infâme cacophormenteur de vilains méfaits s’attaquait au fleuron de la musique allemande, le Krautrock, que les hommes de la S.T.R.U.DE.L préféraient nommer la kosmische musik, puisque le terme de krautrock avait un côté péjoratif puisque kraut était le surnom que donnaient les soldats anglais aux allemands pendant la seconde guerre mondiale. Il va de soi que dorénavant, nous utiliserons pour cette mission le terme cosmique de kosmische. A partir de là, les hommes de la S.T.R.U.DE.L donnèrent les premiers éléments pour la mission de notre agent : la kosmische music est un genre musical qui est largement associé aux groupes allemands des années 1960 et des débuts des années 1970, ayant pour nom : Can, Popol Vuh, Klaus Schulze, Faust, Kraftwerk, Tangerine Dream, Amon düll, Neu ! etc… Surtout instrumentale, cette musique provient d’un mélange de rock, d’improvisation, d’effets audio et de sources électroniques, ce style préfigure la musique dite Ambiant. Ainsi renseigné, le directeur Ortofon invita ses homologues allemands à se restaurer dans un petit bouchon afin de leur faire découvrir les spécialités de notre pays, puis se tournant vers l’agent leCurLing, il lui dit : ‘Mon très cher leCurLing, je ne vous convie point à ce repas, je sais qu’il vous faut vous préparer pour cette mission et que le saucisson brioché pomme vapeur, le tablier de sapeur et la cervelle de canut fortement arrosés de pot de beaujolais ne sont pas compatibles avec les besoins physiques de votre mission’. L’agent leCurLing, fort déçu de ne pouvoir se régaler de ce mâchon, préfèra voir dans cette remarque une apologie de son corps d’athlète aux dimensions parfaites et se disait en lui-même qu’il se rattraperait sur les bretzels.

La Facel Vega de l’agent leCurLing longea la GroßeStraße puis bifurqua sur la KollosalStraße avant de s’arrêter devant le bâtiment de la S.T.R.U.DE.L. Sur le perron du bâtiment, la charmante Britta Stockmann attendait notre agent leCurLing : ‘Mes zalutation herr leCurLing, zuivé boi à mein burot que ja vous zexpligue la zituazion’. Ce petit accent ravageur n’avait d’égal que la blondeur des superbes cheveux de Britta. Arrivé au bureau de Britta, leCurLing s’assit dans le fauteuil en cuir et écouta l’exquise Britta lui donner les informations, en premier lieu sur le groupe Can, ce groupe de rock progressif allemand qui fut créé en 1968 à Cologne. Composé de Holger Czukay à la basse, de Michael Karoli à la guitare, de Jaki Liebezeit à la batterie, de Malcom Mooney au chant, d’Irmin Schmidt au clavier et de Damo Suzuki au chant. Ce groupe a produit des albums essentiellement de 1969 à la fin des années 1970. Can a ainsi développé un style très particulier et personnel de rock progressif, la plupart des membres ont étudié la musicologie et élaborent des compositions complexes où l’on retrouve une variété d’influences allant des musiques ethniques au jazz en passant par la musique contemporaine. Ces compositions se caractérisent par de longs morceaux associant des mélodies planantes à des rythmes syncopés rapides. Une des particularités de Can est qu’il possède son propre studio, l’Innerspace, qui permit au groupe de travailler en interne les arrangements sur un magnéto 2 pistes. Malgré le côté rudimentaire du matériel, il en sortait des montages travaillés qui montraient la créativité du groupe. En concert, la formation pouvait improviser pendant 3 à 4 heures d’affilée. On peut entendre le groupe sur les albums : Prehistoric Future de 1968, Monster Movie de 1969, soundtrack de 1970, Tago Mago de 1971, Ege Bamvasi de 1972, Future Days 1973 ou Landed 1975…
L’agent leCurLing était pendu aux lèvres de la belle Britta, mais celle-ci n’en avait pas encore fini avec les informations. Elle poursuivit avec Neu !, le groupe de Klaus Dinger (batteur, guitare, voix, claviers), de Michel Rother (guitares, voix, claviers) et Conny Plank (ingénieur du son) qui surent s’associer à des collaborateurs tels que Thomas Dinger (batterie), Eberhard Kranemann (basse), Hans Lampe (batterie) et Uli Trepte. Il fut formé en 1971 d’une scission de la première formation de Kraftwerk. La musique de Neu ! est une synthèse des musiques d’avant garde de l’époque entre musiques répétitives et industrielles, fabriquées avec des sons de machine rappelant l’usine. Les 2 premiers albums Neu ! et Neu ! 2 se cherchent un peu mais avec Neu ! 75, le groupe prend toute sa dimension. Puis vint le tour de Klaus Schulze, ce musicien allemand né le 4 août 1947 à Berlin. Percussionniste puis producteur, il est l’un des pionniers de la musique électronique. Il a participé au début de Tangerine Dream et Ash Ra Tempel avant de devenir en solo l’un des plus grands compositeurs de musique électronique. Grâce à l’expérimentation de synthétiseurs dont il utilise plusieurs modèles avec brio, il devient avec les groupes allemands un grand pionner de la musique planante. Après avoir participé aux albums de Cosmic Jokers et de Tangerine Dream, il signe un contrat avec Virgin. S’en suit une série d’albums dont Timewind en 1975, Moondawn en 1976, Mirage en 1977 ou X en 1978. A partir de 1979, il se consacre à la production et ouvre une école de synthétiseur.

La délicieuse Britta Stockmann avait apporté à notre agent tous les éléments pour réussir sa mission, ne restait plus qu’à réduire le vil cacophélon à l’impuissance. Celui-ci avait racheté le château Paitrusse d’où il projetait son méfait avec l’aide de soldats triés sur le volet. Le château Paitrusse était un célèbre édifice historique réputé dont la visite se faisait tous les matins de la semaine avec guide à partir de 10 heures. C’est sous les traits de touristes germano-suisses que Britta et l’agent leCurLing se mêlèrent au groupe de visiteurs et profitant de la visite, ils s’éclipsèrent afin de faire leur propre visite du château. Leur inspection commença, mais Britta et notre agent ne se doutaient point que les caméras de l’ignoble cacophonor suivaient leur avancée dans le château. L’agent leCurLing invita la splendide Britta à descendre les marches qui menaient dans les entrailles du château. Une fois les 328 marches descendues, nos deux agents se retrouvèrent devant une lourde porte qu’ils forcèrent et au moment où ils allaient entrer dans le Q.G. de Cacophonor, un comité d’accueil les attendait. Capturés, Britta et l’agent leCurLing se trouvaient prisonniers de l’infâme Cacophonor, mais c’est au moment même où le vil cacophélon allait mettre un terme à la vie de nos héros que la porte de secours s’ouvrit, laissant place au groupe de visiteurs qui s’était somme toute un peu perdu dans les dédales du château. L’agent leCurLing projeta Cacophonor sur le sol et celui-ci perdit son arme. Dans la cacopholie qui s’en suivit, l’agent leCurLing abrita Britta et poursuivit l’infâme, mais son avance lui permit de s’échapper à l’aide d’une fusée dont la rampe était la troisième tour nord.

Mais si Cacophonor avait pu échapper à notre agent, celui-ci n’allait pas échapper à la fête de la bière qui s’en suivit, le flot de joie et de liquide avait saisi la nombreuse assemblée qui festoyait à grands cris. Emoustillée par la fête, la belle Britta tenait fermement entre ses doigts le délicieux objet de désir qu’elle s’apprêtait à porter à ses lèvres pulpeuses afin de s'en abreuver et dans un soupir de plaisir, elle s’abandonna à la jouissance de cette… chope de bière qui la rafraîchit.
Une compil de krautrock avec neu !, Agitation free, amon düül 2, Klaus Schulze pour accompagner cet épisode. Un épisode a faire tomber les murs, un épisode comme les autres mais à chaque fois c'est lui qui gagne un épisode à la gloire de nos cousins germain, avec
du synthé, des orgues et des effets mais aussi de la bières et des bretzel.