Le reggae c’est du rock, j’s’t’ai dit !
Bonjour agent leCurLing. Votre mission vous mènera en Jamaïque pour collecter le maximum d’indices afin d’empêcher l’infâme Cacophonor de prendre possession du sound system et d’imposer son cacophuneste projet d’endaubtrinement de la planète.
A l’annonce de cette nouvelle mission, un épais nuage de fumée s’échappa au-dessus de Price-Fisher, un épais nuage qui sentait bon l’herbe fraîchement coupée. L’agent leCurLing comprenait mieux maintenant pourquoi ce bon Price-Fisher insistait pour passer régulièrement la tondeuse dans le parc du château de Marily, la résidence de notre intrépide agent.
La jeep de la police jamaïcaine venait de se garer dans la cour et le lieutenant-colonel Eddy Calypso accueillit notre héros sur le parvis du commissariat. « La Jamaïque vous remercie de venir lui prêter main-forte, cher agent leCurLing » lui dit le lieutenant-colonel en l’invitant à rentrer dans son bureau. OUI mais pourquoi l’agent leCurLing devait aider la police jamaïcaine ? Quel était le nouveau fléau trouvé par cacophonor pour endaubtriner la planète ? Mais avant de développer le mal qui rongeait son île et de mettre au parfum leCurLing, le lieutenant-colonel Calypso fit rentrer dans la pièce une jeune femme qui allait guider notre héros dans la jungle de Kingston, cette jeune policette… euh… Polissonne… enfin cette jeune femme de la police, cette prénommée Zita Rubadub.
D’après le lieutenant-colonel, les sbires de Cacophonor avaient pris le contrôle de la vente d’herbe et en avaient profité pour submerger le marché d’une infâme ganja qui n’avait pour effet que d’endormir et de rendre amorphe l’ensemble du peuple. QUOI ! s’écriât leCurLing, le vil cacophélon a transformé les rasta rocket en jah rastafourien !
Mais le plus dramatique d’après la gardienne de la paix Miss Rubadub, c’était que cette mauvaise ganja faisait des ravages dans le cercle des musiciens de reggae, ce style musical qui apparut dans les années 60 de la rencontre de divers courants de musique tel le calypso et le mento des caraibes, du jazz et du rythm and blues mais aussi de l’évolution du ska et du rocsteady. C’est en 1973 qu’apparaît le terme de reggae mais l’origine du nom reste obscur. Pour certains, il viendrait du mot anglo-jamaïcain ‘streggae’ désignant une personne mal habillée, pour d’autres le terme serait la contraction de ‘regular guy’ soit l’homme de la rue, d’autres y voient le mot ‘rege-rege’ qui se traduit par querelle ou encore le mot reggae désignerait une tribu en langue bantou, et pour finir c’est à travers des racines espagnoles désignant la reine des musiques ‘la musica del rey’ que certains explique la naissance du mot reggae. Mais si l’origine du nom reste floue, la paternité musicale l’est plus encore. Les éléments que possédait Zita Rubadub attribuaient le premier disque de reggae aux Maytals avec Do the reggays. Mais même si toots des Maytals est le premier à employer le mot, d’autres artistes tel que Lynford Anderson avec Pop-a-top, Stranger Cole et lester Sterling avec Bang a rang, Larry Marshall avec Nanny Goat et les Beltones sur No more heartache ont utilisé cet rythmique à contre temps qui sera la marque de fabrique du reggae.
L’idée de Zita Rubadub, la collaboratrice du lieutenant-colonel, mettait en scène notre valeureux agent. La belle Zita allait se faire passer pour l’assistante d’un artiste français du nom d’Hervé Calsbourgh, soit notre agent, qui cherchant à donner un nouveau virage à sa carrière se tourne vers le reggae. Menant le geste à la parole, la charmante Zita ébouriffa les cheveux de notre agent, lui ouvrit la chemise sur le torse et lui retira ses chaussettes afin de le laisser nu-pied dans ses Westons blanches. Et afin que l’agent leCurLing ainsi grimé paraisse plus crédible, Zita entreprit de lui conter la carrière du plus emblématique Rastaman : Bob Marley né Nesta Robert Marley le 6 février 1945 à Rhoden Hall, d’une mère noire jamaïcaine Cedella malcolm et d’un père jamaïcain blanc d’origine anglaise Norval Marley. Il forme les Wailers avec Joe Higgs et Peter Tosh mais en 1973, après les départs successifs de ses deux compères, Bob Marley lance sa carrière solo et les Wailers deviennent ses accompagnateurs, puis le trio Féminin les I Three dans lequel chante sa femme Rita prend en charge les chœurs. Son premier album ‘natty dread’ est un succès, s’ensuit en 1975 le ‘live’ enregistré à Londres avec ‘No woman no cry’ son premier triomphe international et en 1976 ‘Rataman Vibration’. En 1976 Bob Marley échappe à un attentat à son domicile jamaïcain. Seulement blessé au pied et au thorax, il décide de partir vivre à Londres où il enregistre les albums ‘Exodus’ et ‘kaya’. En 1978 une blessure au pied contractée pendant un match de foot et mal, voire pas guérie, de par des superstitions et un agenda fort chargé fait entraîner sa mort à Miami le 11 mai 1981.
La lourde porte du studio Tuff Gong s’ouvrit, le célèbre studio d’enregistrement de Kingston créé par Bob Marley était le lieu où notre héros allait enregistrer sa ‘dub plate’ Chanel one, un disque à pressage unique qui sert à démarcher les disquaires et dj des sounds systems. Le clan Marley : Damian , Stephen , Ziggy , Kynami et Rita qui gère aujourd’hui le studio, fut impressionné par l’organe de notre héros qui d’une prise termina son enregistrement en posant sa voix sur la rythmique torride de Sly and Robbie, le couple basse batterie le plus prolifique de Jamaïque ayant participé à 200000 titres environ. Sly Dunbar le batteur et Robbie Shakespeare le bassiste ont commencé à jouer ensemble en 1975 après avoir fait leurs gammes dans les sounds system, c’est Ho Kim qui les assemblent dans le backing band du label Chanel one, les Revolutionaries. A partir de 1976, ils accompagnent tout ce que le reggae fait de mieux comme artiste tels Peter Tosh, Gregory Isaacs, Bunny Wailer, Dennis Brown. De plus, voûte rythmique des Black Uhuru, il accède à une renommée mondiale. En 1979, Serge Gainsbourg les engage pour produire son premier album reggae puis ils l’accompagneront en tournée en France. Aujourd'hui, ils jouent et produisent des tubes avec leur label Taxi.
La main experte se glissa le long des courbes noires dévoilant un arrondi parfait, puis avec précision elle fit pénétrer dans son orifice… le centreur de la platine pour écouter la ‘dub plate’ de l’agent leCurLing. Tous les dj’s étaient unanimes : le sound était rond et gras comme il fallait et la voix nasillarde de notre agent de poser avec classe sur le beat. Un bon reggaeton quoi ! mais la charmante Zita et l’agent n’oubliaient pas leur mission. Une fois les dj mis en confiance, la discussion s’orientait vers la difficulté de trouver de la bonne ganja qui ne casse pas les pattes, qui ne t’enlève pas l’inspiration et l’envie du rythme, et tous étaient d’accord : depuis que les gars des entrepôts dealaient la skunk, le dub tournait au daube. ‘Les gars des entrepôts”, la phrase avait fait tilt dans le crâne de notre agent.
La nuit tombant, l’agent leCurLing et la belle Mlle Rubadub avaient décidé de faire un tour au port naturel de Kingston. De nombreux bateaux avaient plongé l’encre, parmi ceux-ci l’agent leCurLing vit un bâtiment commercial qui mouillait sous pavillon haïtien. La belle et l’athlète nagèrent jusqu’à celui-ci, pénétrant par un hublot dans la calle. LeCurLing découvrit une cargaison de sauge. La solution était là, la sauge qui stimule le système nerveux et qui améliore le moral, la sauge qui une fois brûlée assainit l’air d’une pièce, était la solution pour redonner des vibrations au rastaman.
A la première heure, l’ordre de mission fut envoyé au bateau haïtien de décharger sa cargaison dans les entrepôts 999 et de charger à la place celle des entrepôts 666. Une fois l’échange produit, notre intrépide agent armé d’un tournevis s’attacha à faire tomber la vis en pied de neuf entraînant une rotation transformant le 9 en 6 et de ce fait le 999 en 666.Grâce à ce subterfuge, les sbires de cacophonor fournirent de la sauge stockée dans les entrepôts 666 ex-999.
La police jamaïcaine était satisfaite de la mission de notre agent, qui avait su redonner le goût des créations musicales aux producteurs de reggae grâce à ces buz de sauge. Pour fêter cette victoire, la douce et belle Mlle Rubadub invita notre héros à un sounds system afin d’écouter la bonne vibes de l’île, la danse avait chauffé l’atmosphère et dans la moiteur de la nuit la féline Zita approcha ses lèvres pulpeuses et gourmandes en offrande à la fière, droite et longue… paille de ce verre de rhum glacé qui rafraîchit le gosier de la belle gardienne de la paix.
Des mises à jours pour cette vesion 3.5 avec popcorn crazy de Vic Upshaw avec le mickey baker orchestra, my love des Richmond Orchestra titres signé Jacques Denjean, bug blues de Marc Moulin pour la B.O. De Tarzoon, un people sure act funny magistralement interprété par Arthur Conley, happy birthday mr holidays par Bobby blue Secondo et enfin le flash back disco sous arrangement et direction d'orchestre de Jacky Giordiano.