dimanche 1 novembre 2009

Saison 3 – Episode 19

Marche dans le kraut, ça porte-bonheur
Bonjour agent leCurLing, votre mission vous mènera dans la germano géosphère pour collecter le maximum d’indices afin d’empêcher l’infâme Cacophonor de prendre possession de cette Kosmische Musik et d’imposer son cacophuneste projet d’endaubtrinement de la planète.
We are the robot tut tut tutut, we are the robot tut tut tutut, Price-Fisher chantonnait à tue-tête ce petit refrain depuis quelques temps et le côté roboratif de ce petit air commençait un peu à taper sur les nerfs des habitants d’Electroland et si jamais le brave Price-Fisher ne cessait pas de suite de fredonner sa rengaine, Lady Béneloppe et les nainblonds lui promettaient une mise en bière mousseuse.

Une fois de plus, le perfide cacophonor s’était attaqué à nos amis germains, et c'est désespérés que les hommes de la Société du Tempo Raisonnable d’Union DEmocratique Libéral, la célèbre S.T.R.U.DE.L., avaient contacté le directeur Ortofon. La réunion de crise se tenait dans l’immense salle de réunion de la B.S.T. Sûr que nos amis de la S.T.R.U.DE.L n’en menaient pas large car l’infâme cacophormenteur de vilains méfaits s’attaquait au fleuron de la musique allemande, le Krautrock, que les hommes de la S.T.R.U.DE.L préféraient nommer la kosmische musik, puisque le terme de krautrock avait un côté péjoratif puisque kraut était le surnom que donnaient les soldats anglais aux allemands pendant la seconde guerre mondiale. Il va de soi que dorénavant, nous utiliserons pour cette mission le terme cosmique de kosmische. A partir de là, les hommes de la S.T.R.U.DE.L donnèrent les premiers éléments pour la mission de notre agent : la kosmische music est un genre musical qui est largement associé aux groupes allemands des années 1960 et des débuts des années 1970, ayant pour nom : Can, Popol Vuh, Klaus Schulze, Faust, Kraftwerk, Tangerine Dream, Amon düll, Neu ! etc… Surtout instrumentale, cette musique provient d’un mélange de rock, d’improvisation, d’effets audio et de sources électroniques, ce style préfigure la musique dite Ambiant. Ainsi renseigné, le directeur Ortofon invita ses homologues allemands à se restaurer dans un petit bouchon afin de leur faire découvrir les spécialités de notre pays, puis se tournant vers l’agent leCurLing, il lui dit : ‘Mon très cher leCurLing, je ne vous convie point à ce repas, je sais qu’il vous faut vous préparer pour cette mission et que le saucisson brioché pomme vapeur, le tablier de sapeur et la cervelle de canut fortement arrosés de pot de beaujolais ne sont pas compatibles avec les besoins physiques de votre mission’. L’agent leCurLing, fort déçu de ne pouvoir se régaler de ce mâchon, préfèra voir dans cette remarque une apologie de son corps d’athlète aux dimensions parfaites et se disait en lui-même qu’il se rattraperait sur les bretzels.

La Facel Vega de l’agent leCurLing longea la GroßeStraße puis bifurqua sur la KollosalStraße avant de s’arrêter devant le bâtiment de la S.T.R.U.DE.L. Sur le perron du bâtiment, la charmante Britta Stockmann attendait notre agent leCurLing : ‘Mes zalutation herr leCurLing, zuivé boi à mein burot que ja vous zexpligue la zituazion’. Ce petit accent ravageur n’avait d’égal que la blondeur des superbes cheveux de Britta. Arrivé au bureau de Britta, leCurLing s’assit dans le fauteuil en cuir et écouta l’exquise Britta lui donner les informations, en premier lieu sur le groupe Can, ce groupe de rock progressif allemand qui fut créé en 1968 à Cologne. Composé de Holger Czukay à la basse, de Michael Karoli à la guitare, de Jaki Liebezeit à la batterie, de Malcom Mooney au chant, d’Irmin Schmidt au clavier et de Damo Suzuki au chant. Ce groupe a produit des albums essentiellement de 1969 à la fin des années 1970. Can a ainsi développé un style très particulier et personnel de rock progressif, la plupart des membres ont étudié la musicologie et élaborent des compositions complexes où l’on retrouve une variété d’influences allant des musiques ethniques au jazz en passant par la musique contemporaine. Ces compositions se caractérisent par de longs morceaux associant des mélodies planantes à des rythmes syncopés rapides. Une des particularités de Can est qu’il possède son propre studio, l’Innerspace, qui permit au groupe de travailler en interne les arrangements sur un magnéto 2 pistes. Malgré le côté rudimentaire du matériel, il en sortait des montages travaillés qui montraient la créativité du groupe. En concert, la formation pouvait improviser pendant 3 à 4 heures d’affilée. On peut entendre le groupe sur les albums : Prehistoric Future de 1968, Monster Movie de 1969, soundtrack de 1970, Tago Mago de 1971, Ege Bamvasi de 1972, Future Days 1973 ou Landed 1975…
L’agent leCurLing était pendu aux lèvres de la belle Britta, mais celle-ci n’en avait pas encore fini avec les informations. Elle poursuivit avec Neu !, le groupe de Klaus Dinger (batteur, guitare, voix, claviers), de Michel Rother (guitares, voix, claviers) et Conny Plank (ingénieur du son) qui surent s’associer à des collaborateurs tels que Thomas Dinger (batterie), Eberhard Kranemann (basse), Hans Lampe (batterie) et Uli Trepte. Il fut formé en 1971 d’une scission de la première formation de Kraftwerk. La musique de Neu ! est une synthèse des musiques d’avant garde de l’époque entre musiques répétitives et industrielles, fabriquées avec des sons de machine rappelant l’usine. Les 2 premiers albums Neu ! et Neu ! 2 se cherchent un peu mais avec Neu ! 75, le groupe prend toute sa dimension. Puis vint le tour de Klaus Schulze, ce musicien allemand né le 4 août 1947 à Berlin. Percussionniste puis producteur, il est l’un des pionniers de la musique électronique. Il a participé au début de Tangerine Dream et Ash Ra Tempel avant de devenir en solo l’un des plus grands compositeurs de musique électronique. Grâce à l’expérimentation de synthétiseurs dont il utilise plusieurs modèles avec brio, il devient avec les groupes allemands un grand pionner de la musique planante. Après avoir participé aux albums de Cosmic Jokers et de Tangerine Dream, il signe un contrat avec Virgin. S’en suit une série d’albums dont Timewind en 1975, Moondawn en 1976, Mirage en 1977 ou X en 1978. A partir de 1979, il se consacre à la production et ouvre une école de synthétiseur.

La délicieuse Britta Stockmann avait apporté à notre agent tous les éléments pour réussir sa mission, ne restait plus qu’à réduire le vil cacophélon à l’impuissance. Celui-ci avait racheté le château Paitrusse d’où il projetait son méfait avec l’aide de soldats triés sur le volet. Le château Paitrusse était un célèbre édifice historique réputé dont la visite se faisait tous les matins de la semaine avec guide à partir de 10 heures. C’est sous les traits de touristes germano-suisses que Britta et l’agent leCurLing se mêlèrent au groupe de visiteurs et profitant de la visite, ils s’éclipsèrent afin de faire leur propre visite du château. Leur inspection commença, mais Britta et notre agent ne se doutaient point que les caméras de l’ignoble cacophonor suivaient leur avancée dans le château. L’agent leCurLing invita la splendide Britta à descendre les marches qui menaient dans les entrailles du château. Une fois les 328 marches descendues, nos deux agents se retrouvèrent devant une lourde porte qu’ils forcèrent et au moment où ils allaient entrer dans le Q.G. de Cacophonor, un comité d’accueil les attendait. Capturés, Britta et l’agent leCurLing se trouvaient prisonniers de l’infâme Cacophonor, mais c’est au moment même où le vil cacophélon allait mettre un terme à la vie de nos héros que la porte de secours s’ouvrit, laissant place au groupe de visiteurs qui s’était somme toute un peu perdu dans les dédales du château. L’agent leCurLing projeta Cacophonor sur le sol et celui-ci perdit son arme. Dans la cacopholie qui s’en suivit, l’agent leCurLing abrita Britta et poursuivit l’infâme, mais son avance lui permit de s’échapper à l’aide d’une fusée dont la rampe était la troisième tour nord.

Mais si Cacophonor avait pu échapper à notre agent, celui-ci n’allait pas échapper à la fête de la bière qui s’en suivit, le flot de joie et de liquide avait saisi la nombreuse assemblée qui festoyait à grands cris. Emoustillée par la fête, la belle Britta tenait fermement entre ses doigts le délicieux objet de désir qu’elle s’apprêtait à porter à ses lèvres pulpeuses afin de s'en abreuver et dans un soupir de plaisir, elle s’abandonna à la jouissance de cette… chope de bière qui la rafraîchit.
Une compil de krautrock avec neu !, Agitation free, amon düül 2, Klaus Schulze pour accompagner cet épisode. Un épisode a faire tomber les murs, un épisode comme les autres mais à chaque fois c'est lui qui gagne un épisode à la gloire de nos cousins germain, avec
du synthé, des orgues et des effets mais aussi de la bières et des bretzel.